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boisson ne nourrit pas. Nous le ferions ressouvenir qu’il commence même par dire que l’idée d’une boisson qui ne nourrit pas, est une fiction, un artifice de la cupidité, une addresse de l’intempérance, & qu’il n’est pas de boisson qui ne nourrisse. Comme on pourroit nous soupçonner de confondre ici quelque objection avec quelque réponse, n’y aïant nulle apparence qu’un Auteur, qui doit sçavoir au moins quel est son propre sentiment, se puisse contredire de la sorte ; nous prions les Lecteurs de vouloir bien consulter eux-mêmes les endroits que nous venons de rapporter, c’est-à-dire, le ch. 2. & le 14. de la troisiéme partie, la contradiction est digne de curiosité.

Quoiqu’il en soit, l’Anonyme ne veut pas qu’on boive autre chose que de l’eau dans les repas de Carême ; mais pour consoler ceux à qui cette séverité pourroit paroître trop grande, il prête à l’eau les principales vertus qu’on a coûtume d’attribuer au vin. Il dit 1o. que l’eau est le meilleur dissolvant de la nourriture : 2o. Qu’elle est spécifique pour fortifier l’estomac, & en augmenter le ressort : 3o. Que nulle autre boisson n’est plus capable de rendre le corps robuste : 4o. Que la proprieté de l’eau va jusqu’à donner de l’esprit : 5o. Qu’enfin, l’eau étant