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d’alimens solides, & ne l’est pas, si on parle d’alimens fluides. 2o. Elles ont tout d’abord & par elles-mêmes, ce qui ne vient aux alimens que par degrez ; il falloit ajoûter, aux alimens solides, & non pas dire en général, aux alimens, comme s’il n’y avoit point d’aliment qui ne fût solide.

3o. Elles sont coulantes, pénétrantes, autant pour le moins que les aliments les mieux digerez. C’est en cela même qu’on peut moins leur disputer la qualité d’alimens.

L’Auteur du Traité des Dispenses, non content d’une telle preuve, en apporte une seconde, qu’il tire de la structure des organes, & qui n’est pas meilleure. Il faut, dit-il, pour qu’une chose nourrisse, qu’il y ait des organes propres à la digerer. Cela est vrai. Or, reprend-il, « les organes qui servent à la digestion des alimens, ne paroissent pas faits pour digerer les boissons, & ceux que la nature a préparez en vûë des boissons, sont d’une structure bien différente. Il ne faut que considerer le rein, ce viscere dur, serré, compacte, incapable de mouvement, & le comparer avec l’estomac qui est souple, pliant & capable d’action. Celui-ci est une partie capable d’une force immense ; au lieu que le rein est un filtre, un couloir qui