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Il a obligé au jeûne, dans la seconde Partie, les femmes grosses, les nourrices, les vieillards, les personnes qui ont à soûtenir de grands travaux de corps ou d’esprit. Ici il les en dispense, en leur permettant de boire de l’eau entre les repas ; car il convient que l’eau, dés que l’on en boit alors, rompt le jeûne absolument, témoin ces paroles de la page 535. Quand on se contenteroit d’eau entre les repas des jours de jeûne, ce seroit à tout le moins se désalterer, & par conséquent rompre le jeûne qui oblige à souffrir la soif. Dans la seconde Partie, les femmes grosses sont obligées au jeûne, parce qu’elles font, dit l’Anonyme, plus de sang qu’il ne leur en faut : ici elles ont la permission de rompre le jeûne en bûvant entre les repas, parce que le sang d’une femme grosse devant être porté jusqu’à l’enfant, & en plus d’endroits, a besoin de plus de vehicule. « En effet, dit l’Auteur, les parties aïant à contenir un enfant, ont dû prêter davantage, & prendre plus de capacité. Les vaisseaux, par conséquent, auront acquis plus de longueur ; ainsi ce ne sera qu’à l’aide d’un véhicule, ou d’un délaïant abondant, que le suc nourricier pourra prendre plus de surface pour s’affiner & s’étendre autant qu’il faudra