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dre & entraîner que les sels mêlez dans la bile ; d’où il s’ensuit qu’elle est plus capable de nuire aux bilieux, étant buë en quantité, que de leur faire du bien, puisqu’elle dépoüille la bile de ses sels, & la rend par conséquent encore plus bile qu’elle n’étoit : c’est ce qui fait dire à un sçavant Commentateur d’Hippocrate, que si on boit de l’eau simple lorsqu’on a la bouche amere, cette eau, bien loin de corriger l’amertume, l’augmentera ; au lieu que si on boit du vin, l’amertume se dissipera : Ensorte, reprend ce grand Homme, que l’eau est aussi mal-faisante à ceux qui ont des amertumes, que le vin est mal-faisant à ceux qui ont des aigreurs. Quibus ab aliquâ causâ os amarescit, iis si aquam potaverint, statim os amarius fit quàm anteà, & à vino corrigitur & remittitur. Undè sicuti oris amaritudini vinum occurrit, aqua verò contrà adversatur, ita iis quibus cibus in ventriculo acessit, nihil est quod eos magis lædat quàm vinum potatum[1]. En effet, le vin par ses acides, tant fixes que volatils, ne peut que tempérer la bile.

6o. L’eau est composée de parties longues, unies, & glissantes, mais fort lourdes : en-sorte que si quelque

  1. Prosp. Martiani. p. 94.