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faut de l’eau pour unique boisson : Que si la plûpart des femmes ne sont point incommodées de l’usage continuel de l’eau pure, c’est, entr’autres raisons qu’on en peut donner, qu’elles sont sujettes à une évacuation périodique, qui supplée en elles au défaut d’une plus grande transpiration : Qu’ainsi il est toûjours vrai, en général, que l’usage continuel de l’eau pure est peu favorable à la transpiration, comme l’a remarqué le sçavant Sanctorius[1].

4o. Les vieillards, & tous ceux dont l’estomac trop foible a peine à digerer les alimens, ensorte que le corps se trouve privé par-là d’une partie des sucs nourriciers dont il a besoin, ce qui le fait tomber dans le desséchement & la langueur, doivent craindre le trop grand usage de l’eau pure. Cette boisson est moins balsamique que le vin, que la bierre, & que le cidre, & par conséquent moins capable de réparer ce suc nourricier, cette seve, qui faute d’une digestion suffisante, commence à manquer dans la vieillesse, & dont le défaut fait le desséchement du corps.

5o. L’eau dissout les sels, & ne dissout point les soufres ; la bile est un soufre, ainsi l’eau ne sçauroit dissou-

  1. Sanctor. Medic. Stat. §. 5. 67.