Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/265

Cette page a été validée par deux contributeurs.

se feroit une trop grande transpiration, s’ils bûvoient une liqueur plus spiritueuse que l’eau, parce qu’une telle boisson mettroit leur cœur & leurs arteres dans un trop grand mouvement : Que ceux d’entre les animaux qui sont de nature à transpirer peu, & dans lesquels une transpiration plus grande troubleroit les fonctions, se trouvent bien encore de l’eau pour boisson ; qu’ainsi les tortuës, par exemple, qui doivent demeurer si long-tems sans action, seroient incommodées d’une boisson spiritueuse : Que les poissons qui ne pourroient vivre, s’ils transpiroient davantage, n’ont besoin non plus que d’eau seule : Que la nature a proportionné dans ces animaux le battement du cœur & les arteres de telle maniere, que l’eau suffit pour entretenir en eux tous les mouvemens : au lieu qu’une liqueur plus spiritueuse, feroit monter ces mouvemens à un degré qui dérangeroit toutes les fonctions : Que dans l’homme, le mouvement du cœur & des arteres est tel, qu’étant augmenté par le vin modérément pris, il ne se trouve point au delà du terme où il doit être : Que cela n’empêche pas qu’il n’y ait des hommes en qui ces mouvemens ne peuvent croître sans causer du trouble, & qu’à ceux-là il