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chose parut sérieuse, & que le malade, qui ne s’en effraïoit point, avoit peine à consentir qu’on lui fît aucun remede, on se crut obligé de l’avertir du danger qui le menaçoit, ce qui le détermina enfin à suivre les conseils qu’on lui donna. Ces conseils furent 1o. de renoncer à l’usage de l’eau cruë, & de prendre pour boisson ordinaire une légere infusion de sauge : 2o. de se faire saigner au plûtôt, & quelques heures aprés la saignée, d’évacuer son estomac par un peu de tartre émetique dans un boüillon. Ce qui fut pratiqué avec succés ; car dés le jour même que le malade eut pris le tartre, les convulsions du visage commencerent à être moins fortes & moins fréquentes : on réïtera le vomitif quatre jours aprés, & le lendemain il n’y eut plus de convulsions. Mais les mêmes pesanteurs de tête, dont nous venons de parler, restoient au malade, ce qui obligea le Medecin qui le traitoit, de le purger avec un hydragogue, pour chasser principalement les sérositez : cette purgation fut réïterée plusieurs fois, & au bout de trois mois, le malade se trouva entierement guéri. Il passa un an entier dans cette parfaite santé, continuant toûjours l’usage de son infusion de sauge. Mais s’ennuïant enfin de ce