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battent avec moins de force ; qu’ainsi le sang est poussé plus foiblement ; que les secretions ne se font qu’à peine ; & que les humeurs transpirables, au lieu d’être absolument chassées dehors, restent la plûpart au dedans : ce qui fait dire au sçavant[1] Sanctorius, que le grand usage de l’eau pure empêche la transpiration. On remarque même que les femmes aïant le corps d’une substance plus rare & plus humide, transpirent moins[2], ce qui est cause qu’elles font un plus grand amas d’humeurs, & qu’elles sont sujettes à des évacuations périodiques, que les hommes n’éprouvent pas. En effet, plus les parties sont humides & lâches, & moins les liqueurs qui les heurtent, doivent avoir d’action pour parcourir leurs routes. La chose est facile à concevoir, par la comparaison d’une bale, qui perd tout son mouvement contre une toile lâche, & qui le conserve, & même en reçoit un nouveau par la rencontre d’une raquette bien tenduë. Il faut donc, lorsqu’on ne transpire pas aisément, & que ce défaut vient de ce que les parties trop humides se sont relâchées, il faut alors éviter le grand

  1. Sanct. Med. Stat. §. 3. 67. ab aquæ potatione perspiratio impoditur.
  2. Joh. Freind. Emmenolog.