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nous en pourrions citer un grand nombre, dont nous avons été témoins ; comme, entr’autres, de surditez guéries par la fumée de cette plante, soufflée dans l’oreille ; d’un balbutiement entierement corrigé par le tabac en mâchicatoire ; de maux de tête invéterez, appaisez par le tabac en poudre pris par le nez ; d’un assoupissement tendant à léthargie, dissipé en faisant tirer au malade par le nez la fumée d’une pipe ; d’un éphialte gueri[1], en s’accoûtumant à mâcher du tabac tous les soirs, &c.

Le tabac contient un soufre narcotique, par lequel il appaise les douleurs de dents ; il produit outre cela, par le moïen de ce soufre, une si grande tranquillité dans le corps & dans l’esprit, que ceux mêmes qui manquent du nécessaire, trouvent dans le tabac dequoi oublier leur disette.

Le tabac n’est pas seulement propre à plusieurs incommoditez du dedans, il convient encore à plusieurs maux extérieurs ; il purifie les ulceres ; il mange les mauvaises chairs par un sel caustique qu’il renferme ; il conduit le mal à une heureuse cicatrice, & fait ce que trés-souvent les autres remedes n’ont pu faire. Mais les mê-

  1. C’est ce qu’on nomme vulgairement le cauchemar.