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posent sont revêtus. Cette membrane se fronce alors, & par l’effet de plusieurs secousses réïterées, elle comprime les mammelons, & les glandes dont elle se trouve parsemée, & en exprime, comme d’autant d’éponges, la mucosité superfluë qui s’y est amassée ; cette mucosité étant une fois détachée, les sérositez ne trouvent plus d’obstacle à leur sortie, elles suivent le mouvement qui vient d’être imprimé, & comme une eau qui couleroit par des syphons, elles sortent avec abondance des vaisseaux & des glandes d’alentour.

Il arrive par le moïen du même picotement, qu’en mâchant le tabac ou en le fumant, les glandes des mâchoires & les vaisseaux salivaires, sans cesse ébranlez, sont contraints de laisser échapper une grande quantité de salive, laquelle emporte avec soi la matiere des fluxions. Il se communique en même tems aux membranes des poumons, une certaine impulsion qui les débarrasse d’une pituite visqueuse, dont la sortie fait souvent la guérison de l’asthme, de la toux, des catharres, & de plusieurs autres accidens. Cette vertu du tabac contre les maladies qui viennent d’embarras d’humeurs, est confirmée par l’expérience ; & sans emprunter ici des exemples étrangers,