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teur avoit tant d’envie de le placer, il devoit au moins le rapporter plus fidellement qu’il n’a fait, & ne pas mettre voluptas pour voluntas : cette altération peut faire naître deux soupçons ; l’un, que l’Anonyme a changé le texte, à dessein de favoriser la traduction qu’il fait de ce passage, dans laquelle il se sert du mot de plaisir, pour celui de volonté ; l’autre, que voluptas pour voluntas, est ici une faute d’impression. De dire que l’Auteur du Traité des Dispenses, ait voulu alterer le Texte sacré, il y auroit de la témérité. De croire aussi, qu’après s’être servi du mot de plaisir dans le François, comme si effectivement il y avoit voluptas dans le Latin de la Vulgate, ce mot voluptas ne se trouve néanmoins dans la citation, que par une méprise d’Imprimeur, ce seroit simplicité. Que penser donc sur cela ? C’est un mystere que quelques personnes expliquent ainsi par conjecture. Ils disent que l’Anonyme a eu entre les mains un certain Manuscrit, où, pour faire voir que le jeûne sans l’amour du prochain, est une pénitence fausse, on citoit ces paroles d’Isaïe : In die jejunii vestri, invenitur voluntas vestra, & omnes debitores vestros repetitis. Ecce ad lites & contentiones, jejunatis & percutitis pugno impie.