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que les nerfs, qui portent la matiere de l’insensible transpiration, & qu’ainsi plus le sang sera divisé, & plus il fournira de matiere à cette transpiration insensible. Pour le convaincre davantage, on l’avertiroit que toutes ces reflexions sont mot à mot de M. Hecquet dans sa Dissertation sur la Saignée. Enfin nôtre Auteur qui veut passer pour Medecin, n’auroit-il jamais assez étudié, pour sçavoir que les travaux de l’étude sont capables d’épuiser ?

Mais faisons voir une autre erreur dans les paroles de l’Anonyme. Il dit que le travail, au lieu de dissiper les esprits, ne fait, en agitant le sang, que les cohober, les subtiliser, leur donner plus de superficies, & les rendre par conséquent, encore plus capables de fortifier le corps. Montrons au contraire que la trop grande agitation produite dans le sang, par les travaux du corps ou de l’esprit, ne sert souvent qu’à épaissir les sucs qui circulent, & par conséquent à éteindre les esprits, ce qui, bien loin de fortifier le corps, ne peut que l’affoiblir. Pour cela il faut remarquer que rien ne contribuë tant à affiner les sucs, que le mouvement moderé des vaisseaux où ils sont renfermez ; mais que si quelque chose de violent, un travail considérable, par