Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.

meaux, qui se répandent dans le tissu du cœur. La membrane propre de ce viscere n’est même, à proprement parler, qu’une expansion de nerfs, & il sort encore de chaque point de la surface interne de cette membrane, une grande quantité de filamens nerveux, qui s’insinuent dans les conduits charnus du cœur. Comment soûtenir, aprés cela, qu’il n’y a point de visceres qui reçoivent si peu de nerfs, que le cœur ! L’Auteur tire néanmoins de cette proposition deux conséquences essentielles ; « l’une, que c’est donc moins de la quantité des esprits qu’on doit s’occuper, par rapport aux forces du corps, que de leur bonne constitution, du tems, & de l’ordre de leurs mouvemens ; l’autre, que le jeûne n’aïant de rapport qu’à la quantité des esprits, & n’étant capable d’apporter aucun dérangement dans leurs mouvemens, il doit faire moins craindre qu’on ne se l’imagine pour les forces du corps. »

Si on veut comparer cette derniere conséquence, avec ce que l’Auteur dit un peu plus bas, des effets de la soif, qui fait partie du jeûne, on découvrira une contradiction, qui enchérit peut-être sur toutes celles qui ont été apportées jusqu’ici. Mais ce parallele trouvera sa place dans le second Arti-