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« L’adolescence, dit Aristote, n’est pas propre au mariage ; & comme d’ordinaire les premieres portées des animaux ne réüssissent point si bien que les autres, il arrive aussi que les enfans qui naissent de parens trop jeûnes, sont ordinairement plus foibles & plus délicats ; comme on le remarque dans les villes où l’usage est, que les garçons & les filles se marient dés les premieres années de l’âge nubile ; car on n’y voit presque point de Citoïens forts & robustes. Les mariages hâtifs, ajoûte-t-il, ne sont pas seulement contraires aux enfans qui en viennent, ils le sont encore à ceux qui se marient, rien n’étant plus capable d’empêcher le corps de croître & de se fortifier. C’est pourquoi, ajoute-t-il, il seroit à propos que les filles ne se mariassent qu’à dix-huit ans, & les garçons que long-tems aprés cet âge[1]. » Un Auteur moderne qui a donné des regles pour vivre long-tems, dit à ce sujet, qu’on ne sçauroit trop loüer la coütume des anciens Germains, & celle des Lacedemoniens & des Egyptiens, qui ne souffroient pas que leurs enfans se mariassent avant l’âge de 25. ou 30. ans[2].

  1. Aristot. Politicor. lib. 7. cap. 16.
  2. Frederic. Hofman. Dissertat. ad sanitat. tuend. pertinentes. Dissert. 1.