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vaisseaux, qu’afin qu’ils puissent plus facilement admettre le nouveau chyle qu’un régime de vivre plus convenable doit produire ; on ne se contente pas, par exemple, de donner aux graveleux, des alimens capables de faire en eux un sang plus doux, on joint à cela le secours des saignées, afin que les vaisseaux étant un peu désemplis, les sucs produits par ces mêmes alimens, s’introduisent avec plus de facilité dans le sang, & en puissent plus promptement changer la qualité. Un sang trop salin & trop dénué de soufres, est non seulement la cause de la gravelle, mais il tient les solides en contraction ; & par de fréquens picotemens, il fronce leurs membranes de telle sorte, que les conduits trop étranglez refusent passage aux sables & aux autres matieres.

On ne sçauroit donc trop adoucir le sang de ceux qui sont sujets à la gravelle ; on en peut dire autant du sang des gouteux, & de la plupart des apoplectiques : leurs maladies viennent d’un sel coagulant qui retarde la circulation des sucs. Or le jeûne, bien loin de pouvoir corriger ce vice dans le sang, ne peut que l’augmenter. Pour le comprendre il faut faire refléxion à ce qui arrive à une liqueur salée, lorsqu’on la laisse