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les vieillards devroient encore plutôt que les jeunes gens, choisir le soir pour faire leur meilleur repas, puisqu’en eux les dépurations & les distributions se font plus lentement.

L’Auteur ajoûte, qu’à midi, comme on n’a fait que la moitié de ses affaires, l’action du corps & la transpiration n’ont pas été suffisantes : au lieu que le soir, les occupations du jour & la transpiration aïant vuidé les vaisseaux, rien ne s’oppose à l’action de l’estomac : mais page 398.[1] il dit, que les vieillards transpirent moins que les jeunes gens, d’où il s’ensuit que, si la raison empruntée de la transpiration étoit véritable, les vieillards seroient plus obligez que les autres à differer au soir leur meilleur repas.

Nous pouvons joindre à tout cela une autre réflexion ; c’est que le même Auteur observe à la page 309.[2] que la transpiration est plus abondante la nuit que le jour ; car, cela supposé, il s’ensuit, selon ses principes, que les vaisseaux aïant donc été fort vuidez pendant la nuit, il n’y a pas tant de danger à placer le plus fort repas à midi.

Au reste, les opinions des Medecins sont assez partagées sur le point dont il s’agit. Quelques-uns veulent qu’il soit plus sain de manger peu à

  1. & pag. 179. de la 2e. tom. 2.
  2. & pag. 33. de la 2e. tom. 2.