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Nous n’expliquerons point comment l’eau peut nourrir les arbres & les plantes, il y a apparence que c’est à la faveur du nitre de l’air dont elle est toute pénetrée, & qui dans le sein de la terre, se modifie en une infinité de façons differentes. Mais de quelque maniere que la chose se fasse, il suffit de reconnoître ici que les arbres & les plantes, en quelques lieux qu’ils croissent, trouvent assez de matiere pour leur accroissement, sans qu’il soit nécessaire de recourir à une création nouvelle, pour expliquer leur vegetation. On doit donc convenir que si un arbre pese cent livres, deux cens livres, &c. il a reçu ce poids par la nourriture qu’il a tirée. Si l’on joint à ces cent, à ces deux cens livres, &c. la matiere qui chaque jour s’est échapée de l’arbre par la transpiration insensible : transpiration qui répond à celle de nos corps, & qui peut-être la surpasse ; on verra certainement que ce n’est pas sans une grande quantité de sucs nourriciers, que cet arbre a pris son accroissement. Ces gros fruits qui sont si pleins de sucs, d’où ont-ils puisé la matiere qui les remplit ? n’y aura-t-il en tout cela qu’un atome ou deux qu’on puisse regarder comme leur véritable nourriture ? Tour le reste aura-t-il été créé