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lence : les intestins dépourvûs de chyle, ne fournissent plus aux vaisseaux lactez que des sucs grossiers & impurs, &c. Ecoutons ce que nous rapportent là-dessus deux sçavans Anatomistes. J’affamai un chien pendant trois jours[1] ; dit l’un, & puis l’aïant ouvert, je lui trouvai l’estomac rempli d’une bile si épaisse & si boüillante, qu’elle ressembloit à cette écume qu’on voit nager sur les lescives qui se font pour blanchir le linge : experience qui ne réüssissant pas de même quand le chien a bû & mangé, fait voir évidemment, que lorsque l’inanition est grande, la bile remonte du foïe dans l’estomac, où une pituite extraordinairement acre la fait boüillonner outre mesure. Je fis, dit le second[2], jeûner un chien

  1. Audi J. Vvallæum, in cane qui inædiam passus est per triduum, in ejus ventriculo mirandum visu, biliosa spuma erat ita densa, ita bullans, qualem in lixivio lavantibus lotricibus videmus innatare. Claro sane documento quantùm aëris expellitur è ductibus intestinorum excretoriis, maximè è grandioribus eorum canalibus qualis felleus est. Item hinc quoque patet ex fame acrior pituita, non sine misturâ bilis evaporatæ ab hepate & sursum latæ. Lister de humorib. cap. 19. p. 160.
  2. Cani ex inædia quadraginta minimum horarum, admodum famelico, carnis coctæ aridæque & sine ullo humido, ad ejus sitim ampliùs augendam, aliquot uncias dedimus : illius autem duodenum post quinque horas perforavimus, & immisso siphone tenui rostro,