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un si long-tems, sans même en être malade ; mais que deux cens soixante & seize personnes assemblées le puissent faire, c’est un prodige qui paroît surnaturel ; principalement dans une occasion comme celle-ci, où S. Paul déclare en termes exprés, qu’il a vû un Ange pendant la nuit, lequel lui a dit : Je vous annonce que Dieu vous a donné tous ceux qui navigent avec vous.

Que l’Auteur du Traité des Dispenses n’allegue donc que des faits constamment naturels, quand il voudra prouver ce qui se peut faire naturellement. Il a un peu besoin d’avis sur ce sujet ; & la maniere dont il a parlé un peu plus haut, du miracle qui s’opéra sur les eaux de Jericho, montre bien qu’il a un grand penchant à faire honneur de tout à la nature. C’est un vice qu’on ne reproche déja que trop aux Medecins ; il devoit bien s’être un peu plus tenu en garde de ce côté-là. Mais que disons-nous ? Si d’un côté il a recours à la nature dans les choses miraculeuses, de l’autre il fait une espece de compensation en recourant au miracle dans les choses naturelles, ainsi que nous verrons bien-tôt par l’explication qu’il donnera de l’accroissement des animaux & des plantes, à l’aide d’une ma-