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rare que dangereux d’accorder à des infirmes. »

Nous ne dirons rien sur le premier article, qui paroît assez impraticable ; mais pour le second, nous remarquerons que c’est se tromper, de croire qu’il ne faille permettre en Carême que de la grosse viande. Rien n’égale en certaines maladies, les gelées qui se font avec certaines volailles. Rien n’est si bon en d’autres, que les eaux de poulet. Il y a des maladies de consomption, où les boüillons de perdrix sont d’un grand secours. La chair de bœuf se digere difficilement[1] dans l’estomac de la plûpart des malades[2], & entr’autres dans l’estomac de ceux qui ont des dévoïements. Celle de perdrix est la meilleure qu’on puisse choisir alors ; c’est une chair tempérée qui se digère facilement, qui fait peu d’excremens, qui se tourne presque toute en nourriture, qui fortifie la digestion[3] ; qui

  1. Βόεια κρέα ἰσχυρὰ καὶ στάσιμα, καὶ δύσπεπτα τῆσι κοιλίησι. Hipp. de vict. rar. lib. 2.
  2. Bubula caro stomacho sano convenit, difficilius digeritur, digesta tamen præbet alimentum sanitate constanti præditis conveniens. Horstius de Escul. & Potul.
  3. Perdix temperatam habet naturam, ad siccitatem quodammodo inclinantem. Optime nutrit, & pauci excrementi est, quam ob causam non tantùm nutrire, sed etiam primam concoctionem optimè corroborare creditur, si annuo spatio, quotidiè usurpetur. Horst. ibid.