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contre ce qu’il pense lui-même, qu’il n’y a rien de si difficile que de faire maigre sans intéresser sa santé. Car il demande tant de conditions pour empêcher le maigre d’incommoder, que s’il avoit raison, il n’y a personne qui ne dût regarder le Carême comme l’ennemi mortel de la santé. Il faut, selon, le Traité des Dispenses, pour pouvoir faire maigre impunément, sçavoir concilier les différentes qualitez de ce que l’on mange ; sçavoir combiner les alimens de telle sorte, qu’ils concourent à une entiere & parfaite digestion ; sçavoir associer avec adresse les alimens cruds avec les cuits, les gras avec les acides, de maniere que les uns puissent brider l’effervescence des autres. Et de peur qu’on ne se figure que ce sont-là des choses faciles à pratiquer, l’Auteur nous avertit que comme on a donné au public le Cuisinier François, le Cuisinier Roïal, il faudroit qu’un bon Physicien & un habile Medecin, parfaitement instruits de cette partie de la Medecine qui traite des alimens, voulussent travailler à un Cuisinier Catholique, pour apprendre aux Catholiques à faire maigre sans incommoder leur santé. En même tems pour empêcher qu’on ne croïe que si cette science est difficile, elle n’est