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voyons ce que signifie le mot d’Idole : selon le Grec, il se dit de toute figure, qui nous represente quelque chose ou de vray, ou de fabuleux, si ce n’est dans les Auteurs Ecclesiastiques où il se prend particulierement pour les Dieux des Payens. Homere & Plutarque appellent même de ce nom, les images que l’esprit se forme des objets ; & un autre Auteur appelle ainsi le corps de l’homme, quand il est mort : l’ame (dit-il) abandonnant le corps son domicile, ne laisse aprés elle qu’un idole froid & corruptible[1].

Nous n’étendons pas moins en François la signification de ce terme, & nous appellons Idole les spectres, les phantômes, & tout ce qui n’ayant qu’une apparence de verité peut imposer aux yeux : comme, par exemple : Orphée croyoit ramener

  1. Hipp. Aphor. ult.