Page:Andry - Réflexions sur l’usage présent de la langue française.djvu/847

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fait juste, & l’Auteur me pardonnera bien, si je luy dis qu’il ne prend pas garde que quand on dit que l’admiration de l’esprit est merveilleuse, il s’agit alors de l’action de l’esprit par laquelle il admire, & non de la cause qui le porte à admirer, car on sçait bien qu’il n’est pas merveilleux qu’il admire ce qu’il ignore ; mais ce qu’il y a de merveilleux, c’est l’action de l’ame par laquelle elle admire. Il n’est pas plus étonnant, par exemple, qu’un homme sente de la douleur quand on le picque, qu’il est étonnant qu’il admire ce qu’il ignore ; cette douleur cependant ne laisse pas d’être quelque chose de merveilleux, que les Philosophes ont bien de la peine à expliquer. Il n’est pas étonnant, non plus que l’on voye quand on ouvre les yeux, l’action cependant par la-