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qu’on se sert souvent de l’actif dans un sens passif, cite ces façons de parler ; un fruit bon à manger, du Tabac propre à mascher, les exemples sont bien choisis ; Mais quand l’Auteur des Remarques nouvelles, en nous donnant cette même observation comme si elle étoit de lui[1], quoy qu’elle n’en soit pas, cite pour exemples, un homme prest à marier, prest à pendre ; ces exemples sont mal choisis, car le premier n’est point vray, & l’autre n’est point ordinaire : on dit bien, une fille preste à marier, pour dire, preste à être mariée, & c’est l’exemple qu’il devoit prendre ; mais pour un homme prest à marier, cela est nouveau, & j’aimerois autant qu’on me dit, un homme nubile. L’autre exemple n’est point ordinaire, car enfin entend-t-on dire si souvent, un homme prest à pendre

  1. Suite des Remarques sur la Lang. Franç.