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au-dessus de lui-même, en s’abaissant pour sauver les hommes ; doit trouver étrange aussi qu’on dise, qu’il s’est aneanti pour sauver les hommes, puis qu’il n’est non plus possible que Dieu devienne petit, qu’il est possible qu’il devienne plus grand. Cependant l’Ecriture ne dit-elle pas qu’il s’est aneanti, elle le dit même sans y ajoûter ni en quelque sorte, ni on peut dire. Ce qu’il faut donc remarquer ici, c’est qu’il y a une infinité d’expressions fort bonnes & fort en usage, qui ne se doivent point prendre cruëment & à toute rigueur. Je diray, par exemple, avec l’Ecriture, que Dieu oublie les pechez de ceux qui se repentent ; je diray qu’il se repent lui-même, selon la multitude de ses misericordes ; & si quelqu’un s’avisoit de répondre, que celui qui est impec-