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à la rigueur, lesquelles ne laissent pas d’être tres-bonnes étant considerées par rapport à l’usage ; c’est à quoy un de nos Critiques n’a pas fait assez de réflexion, quand il censure ces exemples : « l’admiration de l’esprit est plus admirable que tout ce qu’il admire : & les desirs de l’homme sont quelque chose de plus noble que tout ce qu’il desire. Je voudrois bien sçavoir, dit-il, si lorsque quelqu’un admire & desire Dieu, son admiration est plus merveilleuse que ce qu’il admire, & son desir plus noble que ce qu’il desire. » Ce Censeur n’a pas pris garde qu’on dit tous les jours, qu’il n’est rien de plus estimable que le bon sens, de plus précieux que le tems, de plus cher que la santé, de si utile que le jugement ; que sont cependant toutes ces choses en com-