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est malheureux dés-la qu’on croit l’être, c’est à dire par cela même qu’on croit être malheureux. Voila la difference qu’il y a entre dés & dés la ; elle paroîtra encore davantage par les exemples suivans.

On a toûjours honte d’avoüer qu’on a merité la mort, & ainsi il aimera mieux qu’on croye que vous lui avez fait tort, que non pas que vous luy ayiez fait grace, & dés-la vôtre vie est en compromis[1].

Ah ! Seigneur, s’écrioit Saint Augustin, qu’est-ce que l’homme quelque grand qu’il puisse être dés-la qu’il est homme[2].

Il est facile de sentir que qui mettroit en cet exemple, dés que pour dés-la ne feroit plus le même sens.

Dés-la qu’on est Chrêtien, on est persuadé que selon les principes de l’Evangile, il n’y a

  1. Vaug. Quint.
  2. Serm. du P. Cheminais sur la Vig. Chrest.