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esprit ? Vous êtes-vous accoûtumé de longue main à mépriser les biens de fortune.

On compte l’injustice qu’on fait dans les biens de fortune ; mais pour le tort qu’on fait à la reputation, & par lequel on empêche ensuite le bien temporel d’une personne : il ne vient pas seulement dans l’esprit de croire qu’on soit obligé à le reparer[1].

Le monde est rempli d’estime pour les biens de fortune, & c’est par là qu’il mesure la grandeur[2].

Quelque estime que fasse le monde des biens de fortune, il ne peut s’empêcher d’estimer ceux qui les sçavent mépriser[3].

Le monde qui ne peut refuser au pauvre volontaire l’honneur qu’il merite dans sa pauvreté, n’auroit que du mépris pour lui s’il sortoit des bornes de son état par la possession des biens de fortune[4].

  1. Discours sur la Restitution.
  2. Serm. sur les 3. vœux de Relig.
  3. Ibid.
  4. Ibid.