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ce l’outrage qu’on vange : n’est-ce pas plûtost de l’outrage qu’on se vange ? N’auroit-il point mieux fait de mettre : Brutus vangea la dignité Romaine de l’outrage qu’elle avoit receu. Car vanger quelque chose ou quelque personne, c’est en prendre le party ; il semble donc qu’il ne faille pas dire : vanger l’outrage. Je crois néanmoins que cette phrase de Monsieur d’Ablancourt se pourroit excuser, en ce que le mot d’outrage se prend en deux differens sens, dans un sens passif, & dans un sens actif, s’il m’est permis de m’expliquer ainsi ; c’est à dire, tantost pour l’injure, & tantost pour le ressentiment qu’on a de l’injure receuë, ou pour le fâcheux état où elle réduit. Dans ce dernier sens la phrase de M. d’Ablancourt ne peut manquer d’estre bonne, mais je ne sçay si l’on pourroit