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Monsieur de Vaugelas prétend que c’est ainsi qu’on doit parler ; M. Ménage néanmoins semble faire voir en quelque façon le contraire, en ce que, dit-il, tout, se décline au féminin ; car on dit : elles sont toutes surprises : pourquoy donc ne pas dire : ils sont tous estonnez : mais cette raison ne peut rien contre l’usage, qui semble favoriser davantage le sentiment de M. de Vaugelas. D’ailleurs il y a des occasions où tout ne se décline point au féminin, comme : ces estoffes sont devenuës tout autres. Ces fleurs sont tout aussi fraîches que si on venoit de les cüeillir, les choses paroissent tout autres lors qu’on les voit au travers de la colere, qui ne voit qu’il seroit ridicule de dire toutes autres ? Ainsi l’on peut fort bien dire : elles sont tout estonnées, elle est tout estonnée. Ce qu’il y a donc à remarquer est que tout se peut mettre indéclinable avec le