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qu’on ne croyoit. On dit encore, un esprit bien tourné, mal tourné, tourner mal les choses, tourner bien une pensée.


Tout estonnez, Tous estonnez.

Tout ne se prend pas là comme nom, mais comme adverbe ; c’est la mesme chose que tout-à-fait, entiérement. Nos meilleurs Auteurs parlent ainsi. M. d’Ablancourt dit dans son César, il se mit à la poursuite des ennemis, qui, tout surpris & estonnez, &c. & un peu plus bas : les cent Cantons des Sueves estoient campez sur le bord du Rhin, tout prests à le passer ; Et l’Auteur des Essais de Morale : le torrent du monde emportera nos années, & en moins de rien nous serons tout estonnez que nous nous trouverons au terme[1]. M. l’Abbé de S. Réal dit dans la vie de Jesus-Christ : ils demeurerent tout interdits de surprise.

  1. Des quatre fins de l’homme.