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ne pensast à luy ; cependant les deux verbes se trouvent dans le mesme regime ; si l’un estoit à l’indicatif, il falloit donc que l’autre y fust.

On lit dans l’avertissement d’un Livre, dont le langage est bien plus précieux que correct : Euthyme & Théagene n’ont point crû qu’il falloit ménager des gens qui ménagent si peu le public ; ce falloit est une faute ; une personne un peu entenduë dans ce qui regarde la délicatesse de nostre Langue, auroit dit : n’ont point cru qu’il fallust ménager des gens qui ménagent si peu le public, & non, qu’il falloit. Ce qui fait que cette proposition demande ainsi le subjonctif, c’est qu’elle est négative ; si elle estoit au contraire affirmative, elle demanderoit l’indicatif, & falloit seroit alors nécessaire au lieu de fallut. Ainsi l’on doit dire : j’ay cru qu’il falloit. Je n’ay pas cru qu’il fallust.