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dant dire qu’un autre ne s’y plaist pas, ne fasse cette réponse. Si fais bien moy, par exemple, si je dis à un amy qui aimera le jeu : pour moy je n’aime guéres à joüer : il me répondra : si fais bien moy. On dit mesme : si fait bien luy, si font bien eux. Cette maniére de parler nous vient des Italiens qui disent si, quand ils veulent affirmer une chose. Quelques personnes néanmoins y trouvent à redire : mais elle me paroist si naturelle, si naïve & d’ailleurs si usitée que je ne crois pas qu’on la doive condamner ; & il me semble que cét Auteur s’en est servi assez à propos qui a dit : « Ce n’est pas au cœur que vont les choses que l’homme mange, ainsi elles ne sçauroient le soüiller si font bien celles qui en sortent[1]. » Il faut remarquer cependant que ce terme n’est pas du haut stile, & qu’il n’est bon que dans le discours familier.

  1. Vie de Jesus-Ch. par l’Abbé de S. Réal.