Page:Andry - Réflexions sur l’usage présent de la langue française.djvu/629

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faire connoistre l’usage de ce terme.

On appelle rusticité, faire des contes que tout le monde sçait ; & qui sont si communs qu’il n’y a que les nourrices & les bonnes gens qui s’en entretiennent. Celuy-là, par exemple, tomberoit dans ce défaut, qui, dans une conversation d’honnestes gens où l’on feroit des contes plaisans sur les Prédicateurs, ce qui arrive assez ordinairement, croiroit bien régaler la compagnie, en disant : qu’un jour un Predicateur estant dans l’ardeur de son discours, & demandant avec beaucoup d’émotion, où mettray je mon Saint ? un goguenard qui s’ennuyoit se leva pour s’en aller, & cria tout haut au Prédicateur, voilà ma place que je luy laisse[1]. Ce conte dont se pare néanmoins un certain Auteur qui nous a voulu donner des régles pour plaire est trop

  1. Réflexions sur ce qui peut plaire & déplaire dans le commerce du monde.