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Quelquefois il est à propos de retrancher le nominatif du verbe, comme en cét exemple, tiré de la vie de S. Ignace. Je vous le rends tout, & le remets à vostre divine volonté ; ce qui est mieux que : je vous le rends tout, & je le remets ; ainsi quand le mesme Auteur a dit dans le mesme Livre : Vostre révérence entre les mains de laquelle je me remets, & je m’abandonne tout-à-fait. Il n’a pas si bien parlé, que s’il avoit retranché le second je, en disant : Vostre révérence entre les mains de laquelle je me remets, & m’abandonne tout-à-fait.

Il y a aussi de la grace à retrancher à propos les, &, comme : Peut estre est-ce une punition de nostre orgüeil, de nostre ambition, de nos injustices[1] ; ce qui a beaucoup plus de force, que si un &, lioit le dernier membre de la phrase avec les autres de cette sorte : Peut-estre est-ce une

  1. Oraison Funébre de M. de Turenne.