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pour élégantes, puis qu’on voit que ceux qui parloient le mieux, affectoient en quelque sorte de s’en servir : On pardonne aisément cette petite erreur à M. de Vaugelas, qui sçavoit beaucoup mieux le François que le Latin ; mais on doit s’estonner que le Pere Bouhours, qui possede si bien toutes les Langues, ait cependant écrit la mesme chose : « La Langue Françoise, dit-il, est, si je l’ose dire, plus exacte que la Latine, qui répéte souvent les mesmes mots sans nécessité & sans grace, comme le prouve M. de Vaugelas par des exemples tirez de César, de Cicéron, & de Quinte-curse » ; sans doute que l’autorité de M. de Vaugelas l’a empesché de faire sur cela les réflexions nécessaires ; car il n’est pas probable qu’un homme aussi versé que luy dans les belles Lettres, eust parlé de la sorte, si une