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Et je ne parlerois pas tout-à-fait bien, si je disois, il y a des Chrestiens qui aiment plus leur prochain qu’eux-mesmes. Un pere songe plus à enrichir ses enfans que luy-mesme. Il y a des gens qui travaillent plus à sanctifier les autres qu’eux-mesmes.

Mais au contraire, si je r’approche la particule plus, & que je la mette immediatement devant le que, la répetition ne sera plus nécessaire, & ces phrases cy seront bonnes : Il y a des Chrêtiens qui aiment leur prochain plus qu’eux-mêmes. Un pere songe à enrichir ses enfans plus que soy-mesme.

Ainsi c’est une faute de dire : j’instruis mieux les autres que moy-mesme, pour, que je ne m’instruis moy mesme ; & ce n’en est pas une de dire : j’instruis les autres mieux que moy-mesme.

C’est mal dit : Il est quelquefois plus à propos de croire les autres que nous-mesmes.