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se, & dire, qui est contrainte de travailler, & de songer plûtost à polir un marbre qu’à se polir soy-mesme. Par ce, dit-il, qu’on ne dit pas, polir soy-mesme, mais se polir soy-mesme. Ce principe est vray, mais il me semble que le Pere Bouhours ne l’a pas assez approfondy ; car quoy qu’on ne dise pas aimer soy-mesme, mais s’aimer soy-mesme ; on ne laisse pas de dire, aimer son prochain plus que soy-mesme ; on dit tous les jours en cent occasions, je l’aime plus que moy-mesme : nous devons aimer Dieu plus que nous mesme : Il faut donc expliquer d’où vient cette différence, & voicy ce me semble ce qu’on en peut penser : La raison que j’ay apportée pour faire voir qu’il ne faut pas dire, on ne doit pas croire les autres ni soy mesme immanquable, n’a point de lieu lors qu’il y a un terme de comparaison comme dans l’exemple cité, aimer le prochain