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n’est encore nullement vray que l’obeïssance ne comprenne pas l’affection. Une obeïssance véritable est toûjours accompagnée d’affection, ce n’est pas estre obeïssant que de n’obeïr que par contrainte, & l’on ne dira jamais qu’un enfant qui fait en grondant & à contre-cœur ce que son père luy commande, soit obeïssant à son père, ce seroit confondre les idées des choses, & donner aux mots de nouvelles significations. Estre donc véritablement obéyssant, c’est estre tres-obéyssant, comme on le met dans les Lettres ; c’est aimer à satisfaire les volontez justes & raisonnables de la personne à qui on se dit obeïssant, c’est se soumettre volontiers & avec affection à ce qu’il veut ; c’est pour cela qu’il est plus respectueux quand on écrit à des personnes superieures, pour lesquelles on doit avoir non seulement de l’af-