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quelquefois deux syllabes en Poësie, & cela arrive d’ordinaire devant l’n, comme : Histori en, Grammairi en, sci ence, experi ence : excepté : mien, tien, sien, soûtien, bien, maintien, entretien ; & devant l’R, comme, sangli er, baudri er, coli er, ouvri er, ouvri ere, excepté, premier, altier, lumiére, carriere ; en quoy il faut consulter l’oreille plus qu’autre chose.

Pour ce qui est de l’e & de l’u, c’est une chose constante qu’ils ne font qu’une syllabe, & ceux qui disent j’ay e u, pour j’ay eu parlent mal.

Il est bon de remarquer encore que l’I & l’E en ces mots remerciement, maniement, ne se prononcent que comme une syllabe ; & que cette syllabe prend le son de l’I, & que l’E qui est aprés, ne sert qu’à rendre le son de l’I, un peu plus plein &