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l’autre ; les Grecs, par exemple, disoient Βίω je vis, & ce mot passant chez les Latins a quitté le Β & a pris l’V, vivo ; car il est constant que les Grecs prononçoient Βίω, & non vio, leur Βήτα estoit comme nostre B ; mais l’on trouve encore dans de vieux marbres cibica pour civica, base pour vase, l’on trouve aussi veneficium pour Beneficium, sibe pour sive & dans les pandectes de Florence aveo pour abeo, vobem pour bovem, vestias pour bestias ; & mesme autrefois on disoit aveille pour Abeille, ce qui ne favoriseroit pas peu la prononciation des Gascons : si en matiére de Langue l’usage le plus ancien estoit le plus suivy.


De la prononciation
pour le nombre des syllabes.

On est quelquefois en peine si l’on doit prononcer certaines voyelles séparément en deux syllabes, ou conjointement en une ;