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ne un autre son ; car c’est une proprieté de l’N & de l’M d’étendre le son de la voyelle à quoy elles sont jointes, & d’en rendre la prononciation plus pleine ; ainsi l’N remplissant icy le son de l’I, elle fait qu’il devient le mesme que celuy de l’Ei ; il semble de là que ce son devroit s’estendre à proportion, & que ces mots cy : saint, pain, train, devroient avoir une prononciation extrémement longue ; ce qui n’est pourtant pas, parce que nostre Langue fuyant les prononciations trop pleines, l’usage a voulu adoucir celle de l’ai, & la rendre semblable à celle de l’ei ; de sorte que ces trois syllabes in, ein, ain, se prononcent de mesme, comme : vin, dessein, pain.


De la prononciation
des syllabes, am & an.

Quand ces syllabes font partie d’un mot de plusieurs sylla-