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ils ont fait voir par là qu’ils n’avoient pas assez compris ce que portoit le génie de nostre Langue ? quelle grace, par exemple, peut-on trouver en ceux-cy, que M. des Portes a voulu faire, selon la mesure des Vers Saphiques.

Sī lĕ tōut puīs sānt n’ĕstă blīt lă māison
L’hōmme y trāvāil lānt sĕ pĕine ōutrĕ rāisŏn
Vōus vĕil lēz sāns fruīt lă cĭ tē dĕfendănt
Diēu nĕ lă gārdānt.

Il est impossible de trouver des mots François, qui ayent la quantité nécessaire pour la mesure des Vers Latins ; aussi on voit en ces Vers plusieurs syllabes faites bréves ou longues contre leur prononciation naturelle, comme : pĕine, vĕilles, dĕfendant, gārdant ; car premierement la quantité de la premiere