Page:Andry - Réflexions sur l’usage présent de la langue française.djvu/473

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne du mot sang se prononce, c’est en cette phrase cy : suer sang & eau ; car on prononce comme s’il y avoit : suer sang guet eau, ou plûtost comme s’il y avoit : suer sang quet eau ; car le g prend là le son du q, hors cela on ne prononce point la consonne de ce mot, on dit : le sang est nécessaire à la vie, sans prononcer le g.

Je remarque encore que le mot, sens, doit se prononcer avec l’s, non seulement devant une voyelle ; mais lors mesme qu’il ne suit rien aprés ; comme : c’est un homme qui a bon sens. Il n’est rien de si necessaire que le bon sens, en quoy ce mot est fort différent des autres de la mesme terminaison ; car quand on dit, par exemple, il fait beau temps, c’est un homme qui a bon temps, on ne prononce point l’s comme le Gascon ; on ne la fait sonner que devant une voyelle, comme : le temps est plus précieux qu’on ne pense.