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des syllabes qu’on doit faire longues ; par exemple, ils disent un patté, de la patte, battir, pour un pasté, de la paste, bastir ; ils disent la tette pour la teste, une cotte, pour une coste, confondant ainsi par leur prononciation des mots tres-différens ; ils prononcent hoste & hotte de la mesme maniére, & ce vice de prononciation les suit par tout, en sorte qu’ils font les mesmes fautes dans le Latin ; à moins que par des soins tres-grands, ils ne tâchent de vaincre ce défaut. Ils sont encore sujéts à mal prononcer les finales ; ils diront, par exemple, laquez, pour laquais, succez pour succés, mér pour mer, fier pour fiér, cher pour chér, & ainsi de plusieurs autres. Ce qui m’a obligé de faire deux observations, la premiére est des voyelles longues & breves, dont la difference ne se connoist guéres que dans les pénultiémes des mots. Pour l’or-