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de paroles, qui ne messient point à un discours, pourveu qu’elles ne soient pas trop fréquentes. Nous voyons mesme que nos Ecrivains les plus polis en sçavent faire un des plus beaux ornemens de leur diction. Et je trouve que M. Fléchier dit avec beaucoup de grace, en parlant de certaines personnes déréglées : « Qu’ils ne défendoient leur liberté que pour entretenir leur libertinage[1]… ». Et de la feuë Reine : « qu’elle estoit humble sans bassesse, simple sans superstition, exacte sans scrupule, sublime sans présomption, animée enfin de l’esprit de Dieu, & réglée par ses préceptes. »

L’Auteur des Régles de la vie Monastique dit encore fort à propos[2] : « Le Chrestien doit estre mort au monde, à ses biens, à ses honneurs, à ses affaires, à ses plaisirs, véritablement il luy suffit d’y renoncer par la

  1. Oraison Funebre de M. de la Moignon.
  2. Eclaircissement sur le Livre de la vie Monastique. chap. 5.