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qui par leur longueur excessive, suffoquent ceux qui les lisent (comme parle un Auteur Grec) sont tout-à-fait à leur goust[1]. »

Il semble, comme l’a remarqué Cléanthe, que l’Auteur ait voulu parler Latin en François, & qu’il ait affecté de mettre là le verbe à la fin. Cependant il n’estoit pas difficile de couper cette longue phrase, il n’y avoit qu’à dire : « Les grandes périodes sont tout-à-fait à leur goust ; & sur tout celles qui par leur longueur excessive, suffoquent ceux qui les lisent, comme parle un Auteur Grec. »

On ne condamne donc pas toutes les périodes, il y en a dont l’estenduë n’a rien de forcé & de contraint, & qu’on peut mesme comparer à ces grandes personnes, à qui une taille avantageuse donne de la Majesté ; celles-là sont d’une grande beauté

  1. Entretiens d’Ariste & d’Eugene.