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faire quelque faveur. Si donc j’ay demandé quelque grace à une personne, & que je l’aille trouver pour l’en prier de nouveau, il doit me répondre, je pense en vous, & non : je pense à vous.


Un penser, une pensée.

Un penser, des pensers, c’est un mot qui ne se dit guéres qu’en Poësie.

Mais à ce seul penser je sens que je m’égare[1].

Ton cœur s’entretenoit de ces pensers pieux,
Et de la terre ainsi s’élevoit dans les Cieux[2] !

Il y a peu d’années qu’on s’en servoit aussi en Prose, & M. Sarasin a dit : sur ces pensers il alla reconnoistre la place[3].

Et ailleurs : cét homme n’eut jamais que des pensers vastes & des esperances trop élevées[4].


Pérégrination.

Ce mot est quelquefois tres-bon, 5 & M. Sarasin l’employe fort à propos quand il dit[5]. Apres

  1. Satyre de Dépreaux.
  2. Poëme de S. Paulin.
  3. Histoire de Dunkerque.
  4. Conspiration de Valstein.
  5. Dialogue.