Page:Andry - Réflexions sur l’usage présent de la langue française.djvu/392

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On verra enfin que ce sont des gens, qui par une sotte émulation de rigueur & de séverité, s’animent à châtier & à punir rigoureusement les moindres fautes, jusques mesme à en faire gloire : plus rudes mille fois sur un défaut de mémoire, une distraction échapée, un divertissement dérobé, que sur des vices considérables qui seront contre les mœurs, accoûtumant leurs disciples à faire plus leur devoir par crainte que par raison, c’est à dire les élevant plus en bestes qu’en hommes ; se plaignant sans cesse & le plus souvent sans sujét de la tendresse des parens pour leurs enfans, comme s’ils s’imaginoient qu’un pere & une mere deussent renoncer à tous les sentimens de la nature, pour contenter l’humeur rustique, & quelquefois brutale d’un homme qui se conduit plus par ca-