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y a un verbe aprés : & qu’ainsi l’on doit dire elle m’est venu voir, & non venüe. M. d’Ablancourt semble favoriser ce sentiment, lors qu’il dit : Elle estoit Sœur du Roy Vocion, laquelle l’estoit venu trouver en Gaule[1] ; & selon eux, s’il n’y a point de verbe immediatement aprés, il faut dire venuë, elle est venuë avec luy pour me voir, elle est allée chez luy pour luy demander avis.

Je crois que ces personnes-là ont raison : cependant, de bons Auteurs n’observent point cette régle, témoin ces Exemples. « Je sçay bien que je serois en droit de vous décrire le Château où la Marquise estoit allée passer l’Automne[2]. »

Palinis addressant la parole à 4 une de ses amies qu’elle estoit allée visiter, &c[3].


La Lettre que j’ay écrite.
La Lettre que j’ay écrit.

Quand le cas du verbe précéde le verbe auxiliaire avoir, ou le

  1. Commentaires de César.
  2. Entretiens sur la pluralité des mondes.
  3. Morale du monde.